Marchandise
J'ai certes lâché l'affaire en ce qui concerne l'économie du disque et
la lente déliquescence de l'industrie de la balle dans le pied qui n'en
fini plus de recycler les idées les plus ridicules pour essayer de
vivoter encore, de la taupe masochiste en passant par le buzz que ces
nuisibles appellent "viral" alors qu'il doit être aussi abrasif qu'un
chewing-gum à l'eau.
Dans le peu de surf que j'ai l'occasion de faire
durant la journée, je suis tombé sur quelques infos qui me semblent
tout à fait aller dans le sens de la lente déliquescence de
l'incompréhension chronique de l'artistique par les marchands de soupe.
D'abord, il y a ce
badge.
C'est tout de même drôle de penser un seul instant qu'un Directeur
Artistique en bout de course, sur la jante, la tête sans doute vrillée
par des brainstorming psychotropes ait un jour la ressource nécessaire
pour avoir une telle idée saugrenue de vendre un lecteur MP3 de 256 ko à
usage unique puisque ne contenant qu'un seul album... Fut il sous forme
de badge, alors même qu'il suffit d'un téléphone et d'un connaissance
assez limitée en informatique pour obtenir gratuitement le centuple du
centuple de ça... Pour une qualité à coup sur meilleure !
Même en ayant une culture marketing assez limité et en tablant sur le
fait qu'une dizaine de garçon de bain achèteront un badge pour égayer
leur accoutrement, qui peut penser que cela va révolutionner le monde de
la musique ? Qui peut penser même que cela va intéresser quelqu'un ? Un
tel déni de contenu et de processus de création pour ne favoriser le
contenant à la valeur ajoutée douteuse, ça ressemble presque à un appel
au secours.
Voire à un désespoir latent.
Dans ce monde de bisounours ataraxiques, il y a également la décision,
pour contrer le piratage, de sortir, le jour même de leur diffusion
radio, les singles des vedettes à la mode. Comme au bon temps du yé-yé
et d'un élevage en batterie de poules d'eau hébétées qui ressemble
dramatiquement à ce que nous subissons aujourd'hui. Comme si ça allait
changer quelque chose de jouer sur la rareté... Mais las, le jour où ces
gens auront compris qu'en musique la seule rareté qui a de la valeur
ajoutée c'est l'intransigeance artistique... Et bien c'est qu'il n'y
aura plus de majors !
Finissons en, enfin, avec notre ami Pascal Nègre.
On avait beaucoup ri durant la promo de son livre. Notamment lorsque qu'au "Grand Journal" de C+, il avait vanté le courage d'avoir produit Khaled à une époque où le FN faisait plus de 15% de "part de marché" (sic, mais hélas la vidéo n'est plus disponible).
Sa récente saillie sur la limite d'écoute sur les sites de Streaming à 4 écoutes d'un même titre pourrait témoigner d'une totale déréliction où le principe de réalité persiste à fuir. C'est pire, quand on songe que ce pur produit des radios libres matraqueuses qui ont construit ce modèle économique dévastateur sur la base des 8 rotations/journées d'un même titre.
Mais la cohérence n'est pas toujours la vertu première des marchands du temple, que cela soit entendu...
Et une photo qui n'a strictement rien à voir...