Défaite de la musique, le retour (définitif)
J'aimerai vous dire comme tous les ans, mais c'est faux, ce blog est en jachère, et je ne mets que quelques chroniques de temps à autres, et même, j'en ai quelques unes au frigo, mais je ne les mets même pas.
Désespérant.
La dernière fois que j'ai parlé de Culture, c'était quand ? Il y a longtemps sans doute. Cinq ans ? On regarde défiler les hôtes de la rue de Valois, et on reste interdit.
Interdit de culture, c'est presque amusant. Enfin ça pourrait l'être, si ce n'était pas si dramatique. Si la situation n'était pas aussi terrible. Si la précarité n'avait pas gagné toutes les strates de la culture. Si les décisions prisent, n'avait pas été, à tout coup, tout aussi terriblement délétère qu'on en arrive là.
On dira "han mais c'est le COVID, qui nous met dans la merde."
Pour ça, comme pour tant d'autres choses, les artistes se sont débrouillés tout seuls. Le DIY, la mutualisation de la pénurie est devenu une nouvelle façon de créer, et c'est bien ; on est heureux (et fier) de voir Adlib. On est passionné par les débats sur l'écologie. On ne sera pas surpris de voir les collectifs renaître à la sortie de cette putain de crise du COVID.
Le COVID. On a ri (non), devant les tergiversations, le mépris des concerts sur des chaises en plastique à dix avec les gestes (crash-)barrières et les solistes qui donnaient une vision très claire de comment Valois voyait les concerts en province ; forcément dans des salles polyvalentes. Forcément un peu moisie.
Mais n'est pas moisi qui veut. Faut de l'entraînement, et c'est peu de dire que la culture institutionnelle d'Etat nous a de ce point de vue donné une belle feuille de route.
Le Co, je sais pas. Le vide, c'est sûr, et si le virus n'a pas aidé, le niveau d'amateurisme (soyons-en fier, paraît-y) des décisionnaires nationaux de la culture, ou plutôt des directives et des directions données y est sans doute pour bien plus que les-gens-qui-toussent-dans-la-corbeille. C'est simple, il n'y a plus que les territoriaux pour donner encore un sens institutionnel à la Culture.
La rue de Valois est peuplée de fantômes.
Ou c'est devenu un garage Peugeot, on a du mal à savoir.
La Culture institutionnelle d'Etat est devenue sous nos yeux ébahis, dans la droite suite de l'Education National, le royaume du boy-scoutisme.
Er quoi de mieux que la Défaite de la musique, la pierre noire de la création pour que ce boy-scoutisme s'exprime au mieux ? Dans cette catégorie, le 21 juin covidé fait dans la génie : Jean-Michel Jarre dans une sorte de 36-15 Second Life et des chanson à apprendre par coeur, comme des Diapason Rouge sur papier CERFA.
On ne sait pas s'il y aura toujours un ministère de la Culture. On est tenté de dire, si c'est pour ça, c'est pas la peine... Et Vous savez quoi ? C'est l'effet voulu.
Alors il faut se battre pour que le mécénat culturel public ait un sens, sans perdre l'indépendance acquise.
Vous savez quoi ? C'est pas avec ces gens là que ça arrivera !
Et une photo qui n'a strictement rien à voir...