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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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20 novembre 2022

Band of Dogs - III

Band of Dogs, c'est d'abord un duo, celui qui réuni Philippe Gleizes et Jean-Philippe Morel.
Du premier, on connaît Gleizkrew, Caillou, et surtout son travai avec Médéric Collignon. Du second, on retient Print et son travail avec David Chevallier. Band Of Dogs existe depuis 2018, et c'est toujours un temple d'électricité, avec une basse dure et minérale, qui regarde sans se cacher vers le métal et pléthore d'invités qui changent de disques en disques.
III n'échappe pas à la règle.
Les invités, c'est la raison d'être de ses chiens fous. Dans le premier, on notait les frangins Ceccaldi. Dans le second, Elise Caron. L'idée est que ces invités enfilent les oripeaux de la meute : un jazz-rock assumé mais pas caricatural (c'est tellement facile de sombrer dans les travers, rendons grâce à Gleizes et à Morel de nous éviter ça) et une dureté qui n'empèche en rien un certain lyrisme.
A ce jeu, III a réuni les bonnes personnes, à commencer par Mike Ladd. On pourrait se dire que décidément, les jazzmen français manquent cruellement d'imagination, tant Ladd est sur-sollicité, totem Hip-Hop de toute une scène, mais force est de constater que dans le climat que propose Band of Dogs, la voix rauque et colérique du maître des Infesticons est légitime et tout à fait enthousiasmante, surtout lorsque c'est Claudia Solal qui est conviée pour lui donner la réplique.
Une réplique tout en voix-instrument, à l'image de "Beyond the Gods" qui réunit une grande partie de la troupe et qui est une sorte de quintessence du climat que recherchent le bassiste et le batteur : le premier tient une ligne puissante, heurtée qu'érode la guitare de Julien Desprez, qui fait merveille dans ce genre d'esthétique, nerveuse et en rupture. Le second sème le chaos dans les tuttis d'un orchestre où l'on retrouve presque naturellement Emmanuel Borghi entendu dans Magma et Fabrice Martinez du Supersonic.
Magma, on y pense nécessairement dans les démonstrations de force qui explosent de ci de là, comme ce "Death To The Holy Dogs", où les claviers de Borghi vont à l'assaut d'une base rythmique en titane qui ne ploie pas sous les coups de boutoirs de la guitare. Au milieu de ça, Mike Ladd ballade son cri.
Il est dans son jardin, et celui-ci est constellé d'impacts de bombes.
Comme toujours Ladd raconte une histoire, aux franges de la science-fiction. Peu importe si le sens est parfois cryptique, on se laisse emporter, notamment dans les morceaux plus apaisés, à l'instar de "Titanium Dogs" où Fabrice Martinez, très lyrique, est à la manoeuvre. Même impression dans "Hated by Gods, Eated by Dogs", où Laurent Bardainne, autre compère du Supersonic, vient poser son saxophone ténor là où tous les dispositifs de tension se régénèrent.
Brillant et explosif, ce troisième volume des aventure de Bands of Dogs, aux franges de nombreux styles nous rappelle qui est parfois utile de renouer avec les thérapies de choc.

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

80-Lonely copie

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