Z'avez pas vu Bambi ?
Sauf à débarquer d'un vaisseau piloté par Sun Ra et qui aurait fait le tour de la galaxie en 48 heures, vous ne pouvez pas avoir manqué l'information concernant la seconde mort de celui dont l'activité musicale récente aura donc été d'essayer de liquider les droits des Beatles.
Que l'on ne se détrompe pas, il ne s'agit pas de faire une épitaphe en
forme de crachat sur un artiste de pop, ni meilleur ni plus mauvais qu'un autre, tant les produits sont lisses et manufacturés.
Michael Jackson fut un très bon danseur. Mais comme on fait rarement des disques de danse, il lui aura fallu s'entourer, ce qu'il fil fort bien pendant 15 ans. Il y a dans la discographie de Jackson d'excellents morceaux, tant qu'il était cornaqué par Berry Gordy ou par Quincy Jones. Pour le reste, il suffit de regarder Miles, George Clinton ou Prince pour comprendre qu'on ne lui aura fait que recycler en marketing pour soda les ponts jetés entre les musiques pour les couper derrière lui au nom du sacro-saint mainstream. Ne parlons pas de la chanson humanitaire élevée au rang de 10ème art, c'est déjà fait.
Voila ce qui agace dans la flagornerie grotesque qui semble s'être emparé du monde entier... Il y a même des journaux pour parler du "11 septembre de la pop-culture"... Il y a des gens qui devraient songer au ridicule confit de leurs envolées lyriques quand elles seront lus par les historiens.
Le 11 septembre de la pop-culture, c'est un jour sans fin depuis que les marchands de soupe ont fait de la musique un produit. Les larmes de crocodiles se sècheront vite. Lorsque Prince mourra, il aura deux lignes et 1'30 dans les grands journaux... Quand un journal de masse vous parle "d'incroyable talent", comptez-le avant tout en nombre de disque d'or...
C'est encore avec le journal de 20h de France 2 d'hier que les sommets sont atteints. C'est le journal le plus symptomatique de ce qu'est devenu le média de masse ; la soupe n'est plus servie, elle est passée à l'entonnoir.
Direct.
36 minutes. C'était la durée du journal. Dans un monde où il y a une révolte en Iran, un président qui décide seul d'un référendum déjà voté en 2003, des tensions au Niger ou au Honduras ou encore des licenciements partout, lorsqu'il est question de la mort de l'employé du siècle de l'industrie musicale, cela dure 25 minutes ! 25 minutes parmi lesquelles les images d'archives se succèdent aux hommages poisseux, avec Philppe Manoeuvre en fil rouge... Belle reconversion pour celui qui est entrain de devenir le Léon Zitrone de la pop-culture !
Voilà, Bambi est mort ; ca me fait froid dans le dos de penser qu'un jour ça arrivera immanquablement à Jaunie.
Et une photo qui strictement rien à voir. Tant mieux pour elle.