Baudruches
Les vacances sont en général un moment où l'on se pose quelque part soit pour dormir, soit pour marcher, soit pour se reposer les yeux sur un ciel outremer qui délivre une chaleurs sèche et doucereuse sur des pierres. Les vacances, c'est le plaisir de passer d'un bouquin de philo à un magazine moisi à peine que l'on s'endort... Mais aussi et surtout pour profiter du temps qui passe trop vite, des amis, de la culture et de la musique sans avoir à se poser plus de questions...
L'été, les festivals, c'est comme une bière bien fraiche à la terrasse, on y plonge sans vergogne pour s'y complaire parce qu'il n'y a pas plus chouette que d'échanger et de vibrer, de désenclaver la Culture et d'alterner les siestes et les ballades, les ballades et les concerts... C'est à la terrasse d'un café, en plein festival de Mens, Festival qui anime un village échange et défriche, alors qu'on avait lu tout ce qui se trouvait disponible et aimable à nos yeux que Marianne se montra... Pas la Marianne dépoitraillée debout sur les barricades de Delacroix ni la Marianne plastifiée de "C'est mon choix", mais le journal qui à l'instar du babygros vieillit mal avec son lectorat...
Jamais très loin du titre racoleur (ce sera "sur la plage et à la mode : le grand retour des fesses"...), le magazine lance un grand article de fond ; "Eté 2009, ceux qui nous gonflent". Diantre. La Presse d'opinion se réveille.
Tremble Vallès !
Passons les quelques clichés qui parsèment les pages pour s'arrêter sur un encart signé "C.C." et intitulé "Les festivals font leur show"... Je cite : "Du Nord au Lubéron (...) ces festivals pullulent. Une aubaine pour les fanas de musique sacrée les dingues d'orgues ou les transis de mime. Mais une plaie pour tous les autres tout ce qui en optant pour un village de 312 âmes espéraient simplement goûter aux charmes de la plénitude et de la tranquilité (...)"
Les festivals gonflent Marianne, donc, qui préfèrerait qu'en "région" on se fasse chier menu pour que lecteur repu puisse goûter sa cuistrerie en silence, sans que des balladins en chausson viennent lui gâter la sieste et le point route... Conception assez remarquable de la Culture, de sa propagation sur l'ensemble du territoire et des initiatives locales qui font sens...
D'autant plus drôle que 66 pages plus loin, Marianne propose dans le cadre de son "club" des places gratuites pour... 6 festivals parmi les plus connus (Marciac, La Roque d'Anthéron, Saint-Céré...). Dés lors, on hésite entre rire du ridicule de la "ligne" éditoriale ou s'interroger. Y'aurait il les bon festivals arrivés et les mauvais festivals qui ne brossent pas dans le sens du poil ? Ca me rappelle quelque chose...
Inutile de se poser la question. Il y a mieux. Refermer définitivement ce genre de journal et retourner aux concerts organisés par des bénévoles courageux et militants pour de vrai.
Et une photo qui n'a rien à voir ? Ben si.