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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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4 mars 2013

Le petit producteur et le céréalier...

... Ou la fable agri-culturelle de l'industrie du disque.

Quand on se penche sur les presque six ans de ce blog et les évolutions du web qui l'ont accompagné, il y a de quoi avoir le tournis, à tel point tout ce qui était l'univers de la documentation musicale -et par extension de la musique- a changé sur Internet.
Six ans, une paille, quelques rides de plus ; les rides sur le web sont des fossés vertigineux.
C'est un article de SoVaness qui m'a tiré de ma flemme pour finaliser un article qui me trottait dans la tête depuis plusieurs semaine. Son article traite de MySpace et de son énième renouveau. J'écrivais il y a 1285 jours d'ici, le 26 aout 2009, un article dont la portée visionnaire vous permettra de prendre avec d'inifinies précautions tout ce que j'assène en matière de futur de l'industrie musicale ;-)
Effectivement, la maison bleue n'a toujours pas rendu les armes... Mais aujourd'hui, les musiques de marge qui y trouvaient un espace et une visibilité inédite sont sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter ou sur ceux plus spécialisés et musicaux comme Spotify ou Soundcloud.
J'ai toujours un petit sourire quand je pense que quand j'ai créé Sun Ship, je participais à un "Pure Player" qui s'appuyait justement sur MySpace pour promouvoir la diversité musicale et l'interaction multimédia... Quand on y songe, ce qui était innovant il y a seulement six ans (!) semble aussi dépassé que si nous parlions de programmation de site de discussion entre fans sur minitel !
Aujourd'hui, l'effervescence de ce que l'on a connu avec MySpace il y a 10 ans, se retrouve sur Spotify, même si l'usage comme la diffusion, plus horizontale que verticale est radicalement différente. Aujourd'hui, un nombre exponentiel de musiciens et de groupes des musiques de marge confie leurs diffusion au bon soin du streaming suédois (capable, selon la légende, des Awards pas du tout connu à l'avance, à l'image du Goncourt).
Quelles que soient les gesticulation des autres, c'est la maison verte qui l'emporte. La preuve ? Google, dans un réflexe pavlovien, veut venir sur ces plates-bandes.
Où il se plantera, comme toujours quand il veut faire un réseau social.
Aujourd'hui, le viseur médiatique s'est posé sur Spotify, comme il l'était il y a dix ans sur MySpace. Tout le monde -moi le premier- a compris le rôle prescripteur de ce genre d'outil. Il suffira d'aller voir ce billet de Mediamus pour s'en convaincre, mais aussi l'indispensable Petite Classique... Pour ne pas citer ce Tumblr.
Est-ce que cela va retomber comme un soufflet ? Sans doute. C'est le lot des musiques de marge que de surfer sur les vagues et de saisir les brèches de "L'industrie" dont l'esprit d'entreprise se résume décidément à de la cavalerie... C'est d'autant plus drôle de lire ce genre de jugements hâtif et définitif sur le numérique qui "sauverait" la musique.
Petit Rappel.
L'industrie musical n'est pas la musique. C'est son pire fossoyeur.
Si l'industrie musicale n'a que le streaming à la bouche en ce moment, ce qui nous rappelle que l'innénarable Pascal Nègre est un grand visionnaire, c'est que c'est à un instant T le meilleur moyen de faire du fric. Comme l'était MySpace en son temps lorsqu'on nous vendait le succès "Offshore" de Lily Allen... Ni plus ni moins qu'un intérêt particulier.
C'est Electron Libre qui dans un récent article nous en revèle la raison. Si les sites de Streaming sont de formidables outils de diversité, ils ne rapportent que des clopinettes aux artistes. Moins qu'un passage radio, mais avec une surface potentielle plus importante. Mais la plupart des fonds qui pourraient -qui devraient- revenir aux artistes sont en fait destiné à payer les back-catalogue, canard d'appel du Mainstream... Et vont donc directement dans la poche des majors, qui tiennent ainsi les boîtes comme Spotify dans le creux de la main.
Comme on se retrouve.
Il paraît que nonobstant son succès, Spotify cherche encore son modèle économique. De plus en plus, il ressemble à celui de la Politique Agricole Commune. Comme le fond européen, il prétend donner le la d'une production globale, mais en réalité organise la surproduction à perte. Comme le fond européen, il défend les petits producteurs la main sur le coeur mais file tout son fric aux gros céréaliers qui ne savent que surproduire du maïs transgénique...
Comme pour la Politique Agricole Commune, le petit producteur doit se servir de ces machins mal-taillés mais ne rien en attendre. Et tenter de fonder lui même ses filières de vente...
Le boulot est là.

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

01-Coucher de Soleil_s

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